Depuis plusieurs années, Joël Thépault développe une recherche
plastique entre la sculpture, la nature, les objets abandonnés par la
société de consommation… Il se situe dans la marge et les chocs entre la
modernité et le sauvage, entre absurde et mélancolie.
Il
sculpte avec le bois, la pierre, les objets, les mots : installations
dans la nature témoins de l’élan mémoriel fragile (France, Belgique,
Yougoslavie, Danemark, Burkina Faso), livre d’artiste (éditions de la
Regondie), habitacles de bois qui ouvrent le rêve, installations -poèmes
qui maintiennent vacant l’espace de toute « réponse » …
Face
aux objets abandonnés, cassés ou usés, je m’interroge tel un
ethnographe poète, en les transformant, en les mettant en scène au
milieu de sculptures en bois, en calcaire ou en pierre. Entre mémoire,
ironie et dérision certaines sculptures semblent avoir été oubliées sur
une grève après un long voyage, d’autres assemblages absurdes
intriguent, questionnent. J’aime les machines archaïques, rudimentaires,
je travaille dans le grinçant, le décalé, la dérision.
En
fait, j’aurais voulu être archéologue. Lorsque je refais fonctionner
des objets obsolètes, collectés un peu au hasard des décharges, des
greniers, ou des plages… c’est comme si je racontais des histoires avec
des souvenirs, ce sont des évocations du passé qui parlent de l’histoire
singulière de gens ordinaires.
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